Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/89

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quoique la marche qu’elle suivit ait été distinctement tracée. Elle fut d’abord observée dans le delta du Gange, vers le commencement de la saison pluvieuse, en 1817 ; dès le commencement de septembre elle éclata à Calcutta, où pendant long-temps elle n’emporta pas moins de 200 personnes par jour. Suivant alors le cours du Gange et des eaux tributaires de ce fleuve, elle atteignit le camp du brigadier-général Hardyman, vers le commencement d’octobre. Le camp de ce dernier était situé au milieu d’un pays très sain ; le corps qu’il commandait consistait en deux bataillons, l’un européen l’autre indigène, et un régiment de cavalerie. Les ravages de la maladie furent déjà graves au milieu de cette petite troupe ; toutefois ils devaient le devenir bien davantage encore. Le fléau, continuant sa marche à l’ouest, s’abattit avec une violence redoublée sur le corps d’armée commandé par lord Hastings en personne. C’était une année de disette ; le grain, peu abondant et de mauvaise qualité, n’avait été rassemblé qu’avec peine ; l’armée occupait une partie du Bundelcund fort malsaine ; les eaux, à l’exception de celles courantes, se trouvaient de fort mauvaise qualité. On était à cette époque de l’année où l’extrême chaleur du jour forme un contraste dangereux pour la santé avec la fraîcheur glacée des nuits.

Les grandes, masses d’hommes offrent, comme on sait, un aliment de plus à ces maladies, qui n’exerceraient pas les mêmes ravages sur le même