Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/99

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Jusqu’au commencement de novembre, les relations du résident anglais avec Apa-Saheb, le rajah de Nagpoor, avaient continué sur le pied le plus amical. Cependant des symptômes inquiétants, quant au maintien de la paix, ne laissaient pas que de se manifester. On parlait d’une correspondance régulièrement entretenue entre le rajah, Scindiah et le peschwah. Le rajah avait envoyé, ajoutait-on, ses trésors dans une forteresse, où lui-même manifestait l’intention de se rendre avant peu. Un corps de 8,000 hommes de cavalerie et autant d’infanterie se trouvait en ce moment rassemblé à Nagpoor et dans les environs. Toutefois de nouvelles levées continuaient d’être faites avec grande activité. Les levées aussitôt rassemblées étaient mises immédiatement sur le pied de guerre. La plupart des grands officiers éloignaient leurs familles de Nagpoor, comme s’ils eussent craint qu’elles ne s’y trouvassent pas en sûreté. Dans le mois de septembre, Apa-Saheb avait reçu dés envoyés de Chettoo, et à leur départ leur avait remis un vêtement d’honneur pour ce dernier. C’est dans cet état de choses que furent connus les événements de Poonah. Le rajah ne cacha pas sa joie en apprenant la rupture du peschwah et des Anglais. Le résident anglais, appelé à la cour, fut questionné sur ce sujet par Apa-Saheb en plein durbar. Les expressions du rajah, quoique calculées pour être encore amicales, ne laissèrent pas que d’éveiller quelques soupçons dans l’esprit du résident. Il se hâta, à peine rentré