Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/110

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la peine, le reste n’en pourra plus faire. Il n’est fondé que sur ceci : que la perfection, c’est-à-dire le meilleur, ne concerne pas l’universalité des hommes et l’universalité des choses.

On m’avoit proposé d’ajouter, après ces mots : des loix, « pour l’universalité des hommes et l’universalité des choses ». Je n’ai point fait cette augmentation, parce qu’elle est déjà dans le même chapitre.


IXe Proposition.

« Les principes de la Religion ont extrêmement influé sur la propagation de l’Espèce humaine ; tantôt, ils l’ont encouragée, comme chez les Juifs, les Mahométans, les Guèbres, les Chinois ; tantôt, ils l’ont choquée, comme… chez les Romains devenus Chrétiens. — On ne cessa de prêcher partout la continence, c’est-à-dire cette vertu qui est plus parfaite, parce que, par sa nature, elle doit être pratiquée par très peu de gens[1]. »

Réponse et Explication.

On ne peut comprendre ce qui a pu choquer dans cette proposition. Si c’est le fait ? Il est vrai : il n’y a qu’à lire les Pères, qui recommandèrent tant le célibat. Si ce sont ces mots : cette vertu qui est plus parfaite, parce que, par sa nature, elle doit être pratiquée par très peu de gens ? Cela est encore vrai, parce que le célibat ne concerne ni l’universalité, ni la plus grande quantité des hommes. Et la Sorbonne n’a point voulu censurer une autre proposition qui rentroit dans celle-ci, qui étoit la sixième des premières propositions envoyées. J’ai modifié la proposition, en mettant : « parce qu’elle doit être pratiquée par peu de gens », au lieu de très peu de gens, et, pour ôter tout scrupule, au lieu de ces mots : tantôt, ils l’ont choquée, j’ai mis : « tantôt, ils l’ont ralentie ».

Dans un papier qui fut envoyé à l’auteur, il y a deux ans, par M. le Syndic d’alors, on lui objecta qu’il n’est jamais à craindre

  1. Tome II, page 412 : liv. XXIII, chap. xxi.