Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/48

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la première fois, les remaniements considérables que subirent le chapitre xxii du livre XXII et le chapitre unique du livre XXVII.

C’est à ces modifications que fait allusion, sans doute, une notice transcrite sur une feuille double qui sert encore d’enveloppe à quelques remarques (plus ou moins rédigées) ayant trait surtout à l’usure.

Voici cette déclaration intime :

« Je n’ai gardé tout ceci que dans le cas où l’on me ferait quelque critique ou chicane concernant l’usure chez les Romains. J’ai retranché toute matière d’hostilité, pour aller droit à mon sujet et ne point disputer sur des minuties érudites. Cela sera bon en cas que l’on m’attaque là-dessus, comme a fait un certain Irlandais qui a traduit mes Romains, et qui a ajouté une dissertation hérissée de minuties d’érudition et qu’il a jointe à mes Romains pour la vendre. Je n’ai pas voulu me jeter dans tous ces petits détails ; mais, en lisant l’ouvrage, j’y ai répondu, et j’ai mieux fait j’ai approfondi les choses qui étaient de mon sujet, et ai été tout ce qui n’était que bagatelle. »

Si Montesquieu crut devoir tenir plus ou moins compte des objections qu’un Irlandais lui avait faites sur quelques lois romaines, il tira profit ailleurs d’une Remarque qu’on lui envoya sans doute d’Italie. Il avait flétri, au chapitre viii du livre X, un prétendu traité où les Génois auraient garanti aux Corses qu’ils ne seraient plus condamnés à mort « sur la conscience informée » de leur gouverneur. Une rédaction nouvelle du passage en corrigea les inexactitudes, conformément aux observations d’un lecteur bénévole.

Les critiques du Clergé français curent un caractère moins gracieux. C’est à nos théologiens qu’est due la Défense de l’ « Esprit des Lois » , sans parler d’un Avertissement et d’Éclaircissements complémentaires.