Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/50

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de rebut. En effet, Montesquieu ne jugeait point sans valeur les morceaux dont nous allons parler, qu’il destina quelque temps à son grand ouvrage, et qu’il finit par en exclure. S’il les élagua, c’est qu’ils lui semblèrent étrangers ou inutiles à l’exposition de son système. Mais, comme il ne perdait rien, il s’abstint de les détruire et les fit mettre de côté.

Et d’abord, nous mentionnerons de nouveau, parmi les papiers de La Brède, ces dossiers qui renferment des chapitres ou portions de chapitres sur des questions. juridiques ou économiques. Les couvertures en portent des notes significatives, rédigées, par exemple, en ces termes : « Il y a ici de très bonnes choses sur le commerce, qui pourront peut-être servir à une dissertation ; sinon remettre dans mes Réflexions. Il y aura peut-être là des choses pour une seconde édition de l’Esprit des Lois. » On sait que, par mes Réflexions, l’auteur entendait le tome III de ses Pensées manuscrites. Quant aux chapitres contenus dans les dossiers, il en est plusieurs en tête desquels est écrit : « Pour des dissertations » ; ou : « Ge chapitre est très bon et pourra faire une très bonne dissertation » ; ou bien « Très bon encore pour une dissertation ». Ailleurs, la formule change : « Cela pourra servir à un ouvrage particulier, ou bien le mettre dans mes Réflexions, par extrait. »

En somme, Montesquieu divisa en deux parts le rejet de l’Esprit des Lois. Les morceaux plus étendus et plus achevés furent mis en réserve pour la rédaction éventuelle de quelques opuscules indépendants. Quant au reste, tout ce qui en était utilisable fut simplement transcrit dans le dernier des volumes où l’auteur consignait d’habitude ses idées.

Signalons ici qu’en marge d’un chapitre sur les Greniers publics, on lit : « Pour mes Réflexions ou Le