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fournisse de l’oxygène pour produire de l’acide carbonique, et c’est uniquement dans son économie qu’il l’a puisé.

Une combustion s’est donc encore produite ; mais ce n’est ni au poumon, ni aux dépens de l’air atmosphérique, gaz respirable par excellence.

La théorie de Lavoisier est par conséquent renversée en ce sens qu’elle est incomplète ; seulement, elle a un grand avantage sur les précédentes : c’est d’avoir une base scientifique à laquelle il ne manque que le développement.

Quelles sont donc les véritables sources de la chaleur animale ?


§ V. Théorie rationnelle.


Comme on le sait, il y a incessamment de l’oxygène introduit dans l’organisme par l’intermédiaire de la respiration, et par suite, production constante d’acide carbonique et de vapeur d’eau. Il s’opère donc une véritable combustion, ou bien, si on le préfère, une oxydation lente dans toutes les parties de l’organisme.

Tous les tissus se composent de carbone, d’hydrogène et d’azote ; les deux premiers font partie constituante des graisses, du sucre, etc. ; tandis que l’azote se trouve sous divers états : ici c’est de la fibrine, plus loin de l’albumine, etc.

L’oxygène, apporté au poumon lors de l’inspiration, se trouve en contact avec le sang veineux, s’y mélange et fournit un sang rutilant, dit artériel ou vivifiant, qui est charrié dans toutes les parties de l’organisme. Arrivé dans les capillaires, l’oxygène se trouve en rapport avec les principes constituants des tissus et leur fait subir diverses modifications, qui ne sont autre chose que des oxydations. Ce sont surtout les matières hydro-carbonées, nouvellement intro-