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BERNARDIN DE SAINT-PIERRE.

Surate, joli conte satirique de quelques pages, et les fragments sur J.-J. Rousseau, où nous avons puisé largement en retraçant l’histoire de leur liaison, on peut se dispenser de lire le reste. En somme, Bernardin de Saint-Pierre est tout entier dans un seul livre, les Etudes de la Nature, à condition de prendre l’une des éditions complétées par Paul et Virginie.

Ses dernières années furent les plus heureuses de sa longue carrière. Il les passa innocemment à regarder ses fleurs, à adorer sa jeune femme et à réaliser enfin son projet de colonie idéale, sans fatigues et sans frais, sur le papier. C’était le bon parti. Il s’en occupait tous les jours une heure ou deux, l’organisait d’après les lois de la nature, y élevait les enfants au son des musettes et des flûtes, et obtenait des résultats sans précédents, qu’il consignait dans les annales du jeune Etat’.

La colonie était située sur les bords de l’Amazone, parce que Bernardin de Saint-Pierre enfant s’était conté une histoire dans laquelle il s’embarquait pour l’Amazone et y fondait une république. Elle se distinguait tout d’abord par une abondance fabuleuse : aux jours de fête, les citoyens prenaient place à des tables publiques où étaient servies des baleines entières, sans compter une infinité d’autres plats. Le

(1808) ; — Empsael et la Pierre d’Abraham, romans philosophiques en dialogues ; — le Café de Surate ; — les fragments sur Rousseau, quelques récits de voyages, des opuscules et les fragments de l’Amazone.

. Voir les fragments de l Amazone.