Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/157

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sentiments qu’éveillent en notre âme certains chants, certains airs, certaines symphonies dont l’écho vient atteindre aux plus secrètes fibres de notre système nerveux. Mais nous avons vu qu’ils se trompent en confondant aussi complètement poésie et musique ; il faut penser d’abord, rimer ensuite, et tel rythme ne se comprendra jamais qu’attaché à telle idée générale, à tel sentiment qui lui donnent le ton. Et c’est bien parce que notre âme moderne, à beaucoup de points de vue, n’a plus ni les mêmes idées, ni les mêmes sentiments que l’âme de nos pères, que nous devons accueillir sans défaveur préconçue un renouvellement de nos rythmes.

On voit par suite quelle est l’erreur — même au point de vue purement métrique — de ces poètes obscurs qui construisent leurs phrases, non plus en vue d’un sens quelconque