Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rôle. Les deux langues sont profondément différentes. L’une a sa source dans l’intelligence, l’autre dans la sensibilité. La poésie procède plus de la synthèse que de l’analyse. Quand elle nous présente un tableau, c’est dans son ensemble et spontanément. Les poètes ressentent plus qu’ils ne conçoivent ; ils évoquent plus qu’ils n’analysent ; ils suggèrent plus qu’ils ne persuadent. De là, pour eux, le très légitime emploi du symbole et du rythme. Mais du symbole à la chimère la pente est rapide, et quelques-uns de nos jeunes l’ont vite descendue.

Cependant — tout compensé et malgré les réserves que je viens de formuler — je ne puis, en ce qui concerne nos modernes poétiques, approuver les radicales exécrations dont elles ont fait l’objet. « L’échelle de la gloire s’offre à la jeunesse, disait récemment