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LE RYTHME DANS LA POÉSIE FRANÇAISE


I

De tous temps, l’humanité a considéré la poésie comme un don surnaturel et le poète comme une sorte de messager des dieux. Cette croyance légendaire est certes fort légitime. Bon gré mal gré, quand on cherche à déterminer les facteurs du génie, on aboutit à « l’influence secrète ». Il n’en faut pas moins faire la part de nos sens dans la procréation du Beau. Sans doute, la poésie dépouillée d’expression garde virtuellement dans le cerveau du poète un semblant d’existence. Mais qu’importe au public ? Entre l’âme du poète et la mienne, il faut