Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/46

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Chez cette race nouvelle
Où j’aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu’autant que je l’aurai dit.

Pensez-y, belle marquise,
Quoiqu’un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu’on le courtise
Quand il est fait comme moi.

Molière, au point de vue rythmique, est une autorité. Cette belle indépendance, dont, au surplus, il abuse quelquefois, lui a été, en somme, infiniment profitable et nous a valu plus de beautés ingénieuses que de licences condamnables. Pour Molière, Malherbe n’a jamais existé, ni même Ronsard. Il reprend le vers de la fin du xve siècle et s’efforce de le porter à ce qu’il croit en être la perfection. Ainsi, il fait fi de la rime pour l’œil. Souvent même, quand les voyelles finales sont très sonores, il se contente de simples asso-