Page:Barni - Ce que doit être la République.djvu/18

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seulement pour la République, mais pour la France elle-même.

Un second point capital, une seconde tâche, qui est étroitement liée à la première et qui même en dérive, mais qui a son importance spéciale et veut être examinée séparément, c’est celle qui consiste à moraliser le peuple. Je disais tout à l’heure que la République doit être l’institutrice du peuple ; il faut aussi qu’elle soit pour lui une école de morale, car sans la morale ou la vertu publique, — ceci est encore une vérité évidente par elle-même, — il n’y a pas de République. Le despotisme entretient la corruption, qui l’entretient lui-même : il corrompt les âmes pour les asservir ; la République au contraire veut des âmes en qui règnent le sentiment de la dignité humaine, le respect de la liberté et des droits de chacun, le désintéressement, le dévouement à la chose publique. Sans ces vertus, sans une certaine dose au moins de ces vertus,