Page:Barni - Ce que doit être la République.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

appelant tous à prendre part à ce gouvernement, développe en eux par là même l’esprit public et refoule l’égoïsme. Mais c’est ici le cas de répéter ce que nous avons dit précédemment d’une manière générale : il faut qu’à leur tour les mœurs lui viennent en aide. Il faut que les citoyens s’accoutument à subordonner et à sacrifier au besoin leurs intérêts personnels aux intérêts publics ; il faut qu’ils se rendent capables de désintéressement et de dévouement. S’ils se montraient avides de places, s’ils ne voyaient dans les fonctions où ils peuvent être appelés qu’un moyen de fortune, s’ils ne savaient comprimer leur esprit de personnalité et dominer leur ambition, si, en un mot, ils avaient plutôt en vue dans tous leurs actes leur chose propre que la chose publique, la république serait perdue. Aussi est-ce une grande erreur aux partisans du régime républicain de présenter le principe de l’intérêt personnel comme la base de la morale ; c’est nier l’essence même de la vertu républicaine, comme de toute vertu en général. Sans doute le gouvernement répu-