Page:Barrès – Dialogues Parisiens.djvu/28

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m’a accordé. Mes jeunes amis de Paris interrogeaient curieusement le front charmant de nos filles de Bretagne. Je promis quelque bureau de tabac, puis à des poètes la bienveillance de Calmann Lévy. Seul, alors, je descendis ces rues étroites et tortueuses de Tréguier ; je traversai la place de la Levée, au ras de la cathédrale et du cloître, jusqu’à la petite rue Stanko. Chaque pas me troublait de souvenirs.

Cette soirée, passée dans cette étroite ville de mon enfance, où j’avais si peu prévu mon avenir, me reviendra, je crois, à mon lit de mort. Emu presque mystérieusement à l’idée que sur cette pierre, où, vieillard illustre, je m’accoudais, j’avais joué avec mes petits camarades, je vis du coin de ce cloître se lever sur les routes de ma vie tant de scrupules qui