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LEURS FIGURES

nach, ce baron, ce banquier, ce juif, cet Allemand, ce gambettiste, cette pourriture de Nivilliers, c’est l’image de notre société capitaliste. » On raconte qu’à l’instant où l’on terminait la mise en bocal, un vague reporter, Fanfournot, cria : « Vive l’anarchie ! »

Le poison de ce cadavre dégouttait sur toute la France. Reinach, en se défaisant, semblait se multiplier et bafouiller de toutes parts. Constans s’acharnait contre le ministère. Par les soins secrets de cet intrigant déchu, le public apprenait les démarches scandaleuses de M. Rouvier dans la dernière journée du baron de Reinach. M. Rouvier, après avoir sué de honte et de peur à la tribune, fut invité par Ribot à donner sa démission. Il quitta les Finances en se félicitant : « Je serai plus libre… » C’est la phrase de Teste, le pair de France concussionnaire, quand, mis en prévention par les pairs instructeurs (Procès Teste-Cubières, 1847), il leur dit : « Je vous remercie de me placer dans cette position qui me rend le droit précieux de défense. »

Puisque le ministère ne veut point décamper avec Rouvier, le banquier Thierrée reviendra. Le 14 décembre, il dit à la Commission d’enquête :

— Les vingt-six chèques que j’ai remis à M. Clément ne vous paraissent pas probants. Vous voudriez leurs talons. Pourquoi ne pas me les