Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/43

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très propre deux chaufferettes en cuivre, témoignaient d’une seule et paisible volonté. C’est au lendemain d’une mort, quand un logement a perdu son âme et que ces pauvres choses gisent dans la poussière, que l’on mesure le miracle accompli par ceux qui, d’un tel néant, savent créer plus qu’un décor agréable, un exemple de politesse et de décence. Ici, dans cet intérieur clair, bien ordonné et de bonne odeur, où va pénétrer un Prussien aux grosses bottes entretenues avec de la graisse rance, c’est moins aux dames Baudoche qu’à la tradition messine que va notre pensée. On voudrait que les forces de la vieille cité réagissent contre cet intrus. Hélas ! ces forces ont été brisées ; les dames Baudoche ne peuvent plus compter que sur elles--