Page:Barrès - La Querelle des nationalistes et des cosmopolites, paru dans Le Figaro, 04 juillet 1892.djvu/12

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tion des traits, tout ce gros méridionalisme, voilà qui nous semble plus exotique que l’angoisse, le frisson, la frénésie d’un Dostoïewski. Et pourtant Zola, nous aussi nous le comprenons ; nous voyons bien son élan, ses foules grossissantes, son lyrisme émouvant, mais quoi ! nous ne sentons pas comme cela.

Il y a entre les artistes des différences plus profondes que celles qui tiennent aux nationalités, ce sont celles qui naissent des tempéraments.

Les jeunes gens, une bonne part des jeunes gens du moins, se plient mieux sur le plus frénétique des Russes, sur le plus embarrassé des Danois, sur le plus fumeux des Américains, que sur le