Page:Barrès - Le culte du moi : sous l’œil des barbares.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
102
SOUS L’ŒIL DES BARBARES

Et une rougeur avivait son teint délicat. Pouvait-elle comprendre ! Elle attira doucement la tête du jeune homme sur son sein elle posa sa main un peu tiède sur les yeux de l’adolescent, et doucement elle le berçait ; en sorte qu’il cessa de se plaindre comme un enfant qui se réchauffe et qui s’endort… Puis il entrevit peut-être ce temple de la sagesse qui fait la nostalgie des fronts les plus nobles sous les baisers… La jeune femme, ayant cueilli les fleurs qu’il avait brisées, les plaça dans sa chevelure et ces frêles mortes faisaient la plus touchante parure qu’une amoureuse eût jamais pour se faire aimer. Tel était son charme, et si pur l’ovale de sa figure parmi ses cheveux déroulés et fleuris, si fine la ligne de sa bouche, si subtile la caresse des cils sur ses yeux, que le jeune homme ne sut plus que penser à elle. Mais un