Page:Barrès - Le culte du moi : sous l’œil des barbares.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158
SOUS L’ŒIL DES BARBARES

rouches sous leurs peaux de bêtes, avec des piques.

Elle répéta « Père, laisse-moi, car il n’est pas convenable qu’une femme meure devant un homme. »

Il cessa de pleurer, et relevant la tête :

– Linus fut déchiré par des chiens enragés, mais Orphée enchantait les bêtes féroces. Le dernier de leurs pieux disciples s’enorgueillit de tenter un destin semblable.

La jeune fille n’essaya pas de le retenir. Peut-être convenait-il que des vers fussent déclamés devant la mort de la petite-fille de Platon et d’Homère.

De la terrasse, elle vit le doux vieillard s’avancer vers la populace. À peine il ouvrait la bouche qu’une pierre lui fendit le