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AFFAISSEMENT

haut de la loi que j’ébauchai, ridicules avec les yeux du vulgaire.

« Ce que j’appelais mes pensées sont en moi de petits cailloux, ternes et secs, qui bruissent et m’étonnent et me blessent.

Je voudrais pleurer, être bercé ; je voudrais désirer pleurer. Le vœu que je découvre en moi est d’un ami, avec qui m’isoler et me plaindre, et tel que je ne le prendrais pas en grippe.

« J’aurais passé ma journée tant bien que mal sous les besognes. Le soir, tous soirs, sans appareil j’irais à lui. Dans la cellule de notre amitié fermée au monde, il me devinerait ; et jamais sa curiosité ou son indifférence ne me feraient tressaillir. Je serais sincère ; lui affectueux et grave. serait plus qu’un confident un confesseur. Je lui trouverais de l’autorité, ce serait