Page:Barrès - Le culte du moi : sous l’œil des barbares.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
279
SOUS L’ŒIL DES BARBARES

Ô maître,

Je me rappelle qu’à dix ans, quand je pleurais contre le poteau de gauche, sous le hangar au fond de la cour des petits, et que les cuistres, en me bourradant, m’affirmaient que j’étais ridicule, je m’interrogeais avec angoisse ! « Plus tard, quand je serai une grande personne, est-ce que je rougirai de ce que je suis aujourd’hui ? » — Je ne sais rien que j’aime autant et qui me touche plus que ce gamin, trop sensible et trop raisonneur, qui m’implorait ainsi, il y a quinze ans. Petit garçon, tu n’avais pas tort de mépriser les cuistres, dispensa-