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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

que ma pâleur soit la caresse livide du petit jour ; je me trouble de ce départ. Jadis, en d’autres poitrines, mon cœur épuisa cette énergie dont le suprême parfum, qui m’enfièvre vers des buts inconnus, s’évapora dans la brume de ces sentiers incertains.

De ses doigts blancs, sur la tige verte d’un nénuphar, la jeune fille saisit une libellule dont l’émail vibre, et, jetant vers le soleil l’insecte qui miroite et se brise de caprice en caprice, ingénument elle souriait. — Mais lui contemple sa pensée qui frissonne en son âme chagrine. — Elle reprit avec honnêteté :

— Pourquoi vous isoler de l’univers ? Les nuages, les fleurs sous la rosée et parfois mes chansons, ne voulez-vous pas connaître leur douceur ?

— Ah ! près des maîtres qui concen-