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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

Sur l’herbe, au long d’une rivière jonchée de palmes, de palmipèdes et d’enfants troussés et vifs, près de sa maison solitaire où fraîchit la brise dans les stores, le maître, adossé à un osier mort, contemple la fuite de l’eau sous la tristesse des saules. Son lourd vêtement, sa face blême aux larges paupières, son attitude professorale et retranchée, en aucun lieu ne trouveraient leur atmosphère.

Le jeune homme s’arrête, et son cœur battait d’approcher la vérité.

Le miroir bleuâtre frissonna, du plongeon des canards huppés de vert, aux becs jaunes et claquant ; parmi la lumière écla-