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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

« Des hommes d’abord, car près d’eux votre expérience s’instruisit de plus loin : vous eûtes leur sottise pour compagne, alors que vous grandissiez sous la brutalité des camarades et l’imbécillité des maîtres vous méprisâtes de suite la grossièreté de leur fantaisie et la lourdeur de leurs ébats ; vous répugniez à leurs plaisirs et au serrement de leurs mains gluantes ; mais le hasard élut quelques-uns vos amis. — Hélas outre qu’un si bel ouvrage, chacun tirant à soi, se déchire toujours par quelque endroit, dans une vie amie que puiser, sinon les petitesses et les tracas qui dominent au fond de tous ? certes, il est quelque agrément à consoler et confesser autrui : à s’épancher après que l’on a bu. Mais pour ces fins régals d’analyste, faut-il tant d’appareil ! Et le premier venu, cette bourrique, ne seraient-ils pas de suffisants