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CHAPITRE XI

BOUTEILLER PRÉSENTÉ AUX PARLEMENTAIRES

méphisto. — Voilà mes coquins lancés ; vois comme ils y vont.
faust. — J’ai envie de m’en aller.
méphisto. — Encore une minute d’attention, et tu vas voir la bestialité dans toute sa candeur.
(faust.)

Au tombeau de l’Empereur et tandis que des jeunes gens impatients de recevoir une direction s’agitaient sous nos yeux, nous avons cru reconnaître que la France est dissociée et décérébrée.

Des parties importantes du pays ne reçoivent plus d’impulsion, un cerveau leur manque qui remplisse près d’elles son rôle de protection, qui leur permette d’éviter un obstacle, d’écarter un danger. Il y a en France une non-coordination des efforts. Chez les individus, c’est à de tels signes qu’on diagnostique les prodromes de la paralysie générale. Ce pays n’en est qu’aux prodromes. Il est même possible que nous nous trompions et qu’un cerveau nouveau soit en voie de se constituer. Quoi qu’on en pense, débris