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I


Mois d’août 1914 ! L’appel aux armes retentit. Les cloches, dans tous les villages, s’ébranlent sur la vieille église dont le fondement repose au milieu des morts. Elles sont redevenues soudain les voix de la terre de France. Elles convoquent les hommes, elles plaignent les femmes ; leur clameur est si forte qu’il semble qu’elle pourrait briser la pierre des tombeaux, et tout de suite elle fait sortir du cœur français tout ce qu’il renferme.

Les enfants, les femmes, les vieillards se dressent autour du soldat, l’accompagnent jusqu’au train… C’est le départ, non pas tel que Rude l’a sculpté dans le coup de vent de