Page:Barrès - Les Traits éternels de la France, 1916, Émile-Paul.djvu/26

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Un soldat, qui a bien su observer ces débuts de la campagne, résume ainsi son témoignage : « Atmosphère générale d’offrande. »


De ces vieux, de ces jeunes, qu’est-ce que la guerre fait ? Une fraternité. Binet-Valmer, engagé volontaire pour la durée de la guerre, m’envoie, du front où il se bat, un mot bien beau, le cri de tous : « Nos hommes sont admirables, et nous nous aimons tous. »

Les hommes sont admirables, c’est-à-dire prêts au sacrifice. Soldats qui s’offrent comme volontaires, soldats qui s’en vont de leur initiative propre relever entre les tranchées des camarades blessés, ensevelir des morts : à quoi bon dénombrer de tels épisodes, en donner aucune preuve ? On sait que les fils de France sont braves. Et, par exemple, on sait dans tout l’univers la bataille qui dure depuis cinq mois et que nous avons le droit d’appeler la victoire de Verdun.