Page:Barre - Le Symbolisme, 1911.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
LES MILIEUX SYMBOLISTES

tion de l’éditeur Lacomblez, enfin et surtout la Wallonie (1886-1893) une revue mensuelle de 32 à 64 pages petit in-8o, fondée à Liége, rue Saint-Adalbert, 8, par Albert Mockel. C’étaient à Paris le Carcan politique et littéraire de Paul Adam, la Revue contemporaine d’Édouard Rod, le Moderniste (1886), le Scapin (1886), les Écrits pour l’Art, fondés par Gaston Dubédat en 1887, qui s’arrêtent après 7 numéros pour reprendre le 15 novembre 1888, grâce à la générosité de Stuart Merrill, les théories de René Ghil, les Entretiens politiques et littéraires de Paul Adam, Vielé-Griffin et de Régnier (1890) [1]. Privé de ses principaux organes, le symbolisme eût donc, grâce à la foule des petites revues, échappé à l’oubli. Mais il s’était fondé de fortes revues où il allait trouver le plus large accueil et mériter la plus grande faveur du public. Léon Deschamps avait lancé la Plume (1889-1904) et organisé sous sa direction d’ailleurs extrêmement éclectique, des soirées d’art où les symbolistes connurent plus d’un triomphe. Alexandre Natanson dirigeait la Revue blanche (1891-1903) dont les éditions révélèrent au grand public une bonne partie des auteurs en vogue aujourd’hui. Henri Mazel créait l’Ermitage, une revue mensuelle de 64 pages in-8o où se faisaient remarquer Retté et René Boylesve (alors René Tardivaux), et qui après bien des vicissitudes, affirme encore actuellement sa vitalité. Il y avait enfin la Pléiade. La destinée de cette revue vaut qu’on s’y arrête. C’est d’elle qu’est sorti l’unique organe du symbolisme qui puisse aujourd’hui rivaliser avec les plus puissantes revues de la littérature contemporaine, la Revue de Paris et la Revue des Deux-Mondes. Ephraïm Mikhaël eut l’idée de cette publication, il soumit son projet à Ajalbert, Darzens, Mooris Maeterlinck, René Ghil, Quillard, Pol Roux, au café, certain

  1. Cf. sur ces revues, Petites revues, par F. Champsaur, dans l’Événement, 5 novembre 1886 ; les Jeunes revues, par A. Vallette, dans l’Écho de Paris, 1893, août 13, 20 et 27, septembre 3, 10, et 27 ; etc., etc.