Page:Barres - Discours de reception a l Academie, Juven, 1907.djvu/47

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naître les battements de notre cœur accéléré. Sur l’appel de leurs musiques insistantes, des pensées voilées et folles émergent de notre âme profonde. Ô musique trop parfumée ! Vous nous faites amoureux de ce qui ne peut pas exister. Pour ma part, si j’étais poète, dans la multitude des songes qui m’assaillent, je ne retiendrais que les formes sûres et pures qui sont propres à donner du calme.

Les poèmes de Hérédia nous mettent face à face avec une âme simple et virile. Ils nous disposent à placer notre plaisir dans les sensations salubres et les actions raisonnables. Ce n’est pas qu’ils moralisent, mais en sortant de les méditer ou de les ressentir, nous