Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/115

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des soldats et ensuite des armes à leur distribuer : — qu’il fallait absolument des armes pour pouvoir se défendre ; — ensuite on devait se rassembler par quartiers ; chacun étant armé, chacun devait avoir le droit de nommer son chef ; — dans chaque quartier il fallait établir des postes d’observation  ; une forte garde resterait en dépôt dans un endroit désigné et surtout dans le centre du quartier, afin de se trouver à portée de secourir chacun des avant-postes. La difficulté était d’avoir des armes. Je proposai d’aller chez tous les seigneurs qui résidaient dans la paroisse, d’y faire une perquisition et d’apporter dans l’église toutes les armes que l’on trouverait. J’ajoutai que la distribution devrait en être faite légalement par chaque quartier, en donnant surtout les fusils aux mains des hommes connus qui en savaient le maniement : c’était là le bon moyen, selon moi.

Ma motion fut rejetée et improuvée comme venant d’un homme suspect, et le Bossu, alors curé de Saint-Paul, dit qu’il fallait me mettre à Bicêtre ; ce à quoi je répliquai que j’étais soutenu de tout mon quartier et que, s’il voulait me faire arrêter, j’allais lui tomber sur le corps. En me regardant, il vit que j’étais entouré de plus de trente hommes qui avaient les bras retroussés : il eut peur