Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/137

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et ils ne trouvèrent rien. Cette visite faite, ils s’en furent.

Alors je fus à la Ville, voir si l’on n’avait pas quelque ordre à me donner. Je vis tout l’État-Major qui avait sans doute perdu la tête, car Lajard, à qui je m’adressai, me dit qu’il fallait que je prisse les mesures que je trouverais les plus convenables. Je ne fus pas content de cette réponse et je lui dis devant l’État-Major que ce n’étaient pas là des ordres ; ce à quoi il répliqua : « Faites pour le mieux ! » À ce moment la place était couverte de bataillons ; il pouvait être neuf heures du matin.

Je me rendis au district de l’Arsenal : je les trouvai rassemblés. Je leur tins les mêmes propos ; et que le peuple voulait aller à Versailles pour avoir du pain. Le président de cette section me répondit comme ceux de l’État-Major. En m’en allant, je leur dis : Il ne s’agit pas de délibérer et je m’étonne de ce que vous n’êtes pas sous les armes comme vos concitoyens. Je viens de la Ville, et tous les districts se rassemblent. — Ils levèrent la séance et se formèrent par bataillons.

Je revins à mon poste où je trouvai dix mille hommes au moins rassemblés et qui disaient : « Il faut qu’ils viennent à Versailles et qu’ils marchent en tête. » Hullin était alors rentré et