Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/142

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gardes du corps, qu’eux seuls avaient fait feu sur le peuple et que plusieurs femmes avaient été tuées. Il était alors sept heures du soir, 5 octobre.

Un peu plus loin, nous découvrîmes une compagnie de dragons ; nous leur criâmes : Qui vive ? Ils nous répondirent : Dragons ! — Quels dragons ? — Dragons de la Nation, — Hé bien ! puisque vous êtes des dragons de la Nation, marchez devant nous.

Nous les fîmes marcher devant avec deux pièces de canon montées sur deux affûts de siège que nous avions et qui avaient été traînées par les femmes depuis Paris jusqu’au-dessus de Sèvres. Nous fûmes peu après dans l’obligation d’abandonner ces canons à la seconde rencontre que nous fîmes d’un nouveau corps de dragons, et cela pour deux raisons : la première était que nous n’avions personne pour les traîner, et l’autre parce qu’une roue venait de se rompre ; par le mauvais temps il y avait impossibilité de se servir de cette artillerie.

L’escadron de dragons était rangé en bataille sur la gauche en venant de Paris. Nous leur criâmes : Qui vive ? Ils nous répondirent : Dragons de la Nation. Je m’approchai du commandant et lui demandai quelle était l’opinion de la