Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/165

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rette avec son confesseur ; je dis à plusieurs de mes amis sur la Grève : D’où vient qu’on n’a pas planté deux potences pour pendre ces deux coquins-là ? — J’avais reconnu Bossu, curé de Saint-Paul, qui l’exhortait à la mort, et je connaissais celui-là pour un aristocrate prononcé.

J’étais si aigri contre ces sortes d’officiers-là que j’avais résolu de les battre tous les sept. Un jour que j’étais avec plusieurs de mes amis chez le citoyen Cholat, le nommé Tournay y vint costumé en officier de l’ancien régime ; je lui dis : Tes camarades ont été me dénoncer à tous les Comités ; n’ayant rien obtenu, ils ont porté plainte contre moi au général Lafayette et au major Gouvion ; dis-leur que je sais mépriser leurs perfidies. — Il me tint quelques propos équivoques auxquels je répondis nettement ; il prit à témoin ceux qui étaient avec nous et, le lendemain, après avoir consulté les officiers du corps, ils furent quatre ensemble porter plainte chez un commissaire. On fit assigner les témoins ; ils répondirent qu’ils n’avaient rien à dire, ni pour ni contre, qu’à leurs yeux il s’agissait d’une dispute militaire et que, en conséquence, ils n’avaient rien à déposer, et surtout devant un tribunal tel que le Châtelet. L’affaire n’eut pas de suite. J’en connus les détails