Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/229

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avoir communiqué toutes mes réflexions. Le lendemain, j’instruisis mes concitoyens sur les manières de la guerre de Vendée ; ensuite je retournai chez le ministre pour lui demander de quoi faire mon voyage, car j’avais l’intention de retourner à l’armée : un bon de 2 400 livres me fut délivré. Je partis le troisième jour après mon arrivée, emmenant avec moi deux officiers qui étaient venus à Paris solliciter ma mise en liberté auprès du Comité de salut public.

Nous arrivâmes à Tours.

L’armée avait essuyé une déroute complète à Vihiers et s’était retirée en mauvais ordre, une partie sur Tours, une autre partie sur Chinon. Ce fut à cette bataille que le général Menou fut blessé. Le bruit se répandit que les Brigands étaient rentrés à Saumur. Alors c’était La Barolière qui commandait en chef, car Biron avait été destitué. (J’avais rencontré ce dernier en chaise de poste au-dessus d’Étampes. Nous n’étions pas assez amis pour nous parler, mais les deux officiers qui m’accompagnaient lui lancèrent quelques sarcasmes piquants en changeant de chevaux à la poste.)

Je voulus savoir par moi-même si l’ennemi était à Saumur, comme on le disait ; j’abandonnai donc