Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/231

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de Saumur ; je le connaissais, mais lui ne me reconnaissait pas, car je portais un déguisement ; je lui dis mon nom et nous liâmes conversation. Je lui demandai où était l’ennemi ; il me répondit que les Brigands étaient à Doué. Il était bien fâché que la troupe ne se fût pas arrêtée à Saumur. Après plusieurs renseignements, je sus de lui qu’il y avait à Saumur un membre du département de Paris que je connaissais ; c’était le capitaine Momoro. Je fus le trouver et l’invitai à se transporter à Tours ou à Chinon, afin de faire marcher les troupes sur Saumur et d’approcher l’ennemi. Il me dit que c’était son intention, mais que, restant seul, il ne pouvait quitter la ville. Alors je fus trouver à la poste mon domestique et je repris mon costume militaire, car j’avais reçu un ordre des représentants du peuple, qui me nommait au grade d’adjudant général. Il était donc de mon devoir de rassembler le plus possible de forces et de commander Saumur. En cette qualité, j’écrivis sur l’instant une lettre au général La Barolière. Comme je finissais cette lettre, on vint m’annoncer que Ronsin avec sa suite venait d’arriver. Je n’avais jamais vu Ronsin, mais j’avais beaucoup entendu parler de lui. Il y avait avec lui le citoyen Parein, que je connaissais pour un