Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/236

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donna deux jours pour faire mes réflexions. Je fus trouver les représentants Richard et Choudieu à qui je tins le même langage. On s’assembla dans cette journée. Au milieu de tous les républicains, je démontrai mon peu de valeur pour cette fonction. Malgré toutes mes observations, je fus engagé par les représentants du peuple, par tous les généraux, par les commissaires du pouvoir exécutif du département et de la Commune de Paris à accepter la proposition qui m’était faite au nom de la République française. Tous voulaient m’aider de leurs conseils ; ils disaient qu’il y aurait toujours un représentant du peuple avec moi, qu’aucun patriote ne m’abandonnerait et que ce serait agir en mauvais citoyen que de refuser le service du pays. Toutes ces belles paroles, leur disais-je, avec la bonne volonté que j’ai ne me donnent pas le talent que je voudrais avoir ; j’ai des intentions, mais peu de lumières… Et voilà à peu près le discours que je leur tins pendant deux jours. Enfin il a fallu me résoudre à accepter ce grade important, et je l’ai fait. J’observe qu’à ce moment toute la classe des nobles était rappelée des armées et suspendue de ses fonctions.

Me voilà général en chef. Je ne pouvais conce-