Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/305

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rendre compte de mes opérations ; mais je tombai malade ; il me fut impossible de mettre un pied devant l’autre ; je fus contraint de garder le lit ; je me mis entre les mains d’un chirurgien qui me guérit radicalement en dix-sept jours de temps. Tous les jours j’avais soin d’envoyer chez eux mon chef d’état-major.

On commença à me chercher querelle, d’abord sur ma maladie, qui n’était autre chose que la suite des fatigues que j’avais éprouvées dans la Vendée, maladie à laquelle pas un des représentants du peuple qui firent la guerre dans ces contrées n’a pu se soustraire.

J’avais placé un général pour commander à Port-Malo : je ne pouvais me mêler du service de la place. Les représentants étant en promenade, la troupe de chaque poste n’était pas sortie pour leur rendre les honneurs dus à la représentation nationale ; ils m’écrivirent une lettre à ce sujet : elle était pleine d’amertume ; j’y répondis comme je le devais. Je fis venir le commandant de place, lui renouvelai sa consigne et le réprimandai ; il me dit que les représentants qui étaient précédemment venus à Port-Malo ne voulaient pas que la troupe se mît sous les armes à leur sujet, et que le Carpentier, qui y était alors, l’avait lui-même