Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/316

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bitué à répondre aux chicanes des procureurs[1], je sais dire la vérité, je la dis tout entière. Tant pis pour ceux qui ne peuvent s’habituer à ce langage mâle et ferme ! J’aime mieux assister à dix combats, me mesurer corps à corps avec un ennemi, que de répondre à des calomnies artistement entortillées et auxquelles je ne connais rien, sinon que ce sontde belles phrases, de grands mots, dont se servent d’adroits fripons dans les moments orageux, pour ternir la réputation des gens de bien et souvent les envoyer à l’échafaud.

Je donne donc sans plus de mesures un démenti formel à tous ceux qui ont eu l’impudente audace de me peindre, aux yeux de la France entière, comme un traître. Je répondrai aux faits que quelques-uns d’entre eux ont avancés contre moi, avec toute la franchise et la dureté d’un soldat qu’on attaque dans ce qu’il a de plus cher au monde — l’honneur ! J’opposerai des preuves à des allégations vagues et insignifiantes, des écrits à des paroles ; enfin j’offrirai à mes concitoyens le tableau de ma conduite et de mes actions. C’est un compte que je dois aux républicains dont j’ai eu la confiance : je le rendrai fidèlement.

  1. Tout le monde sait que mon principal dénonciateur, Bourdon de l’Oise, était procureur, et tellement procureur que ses confrères eux mêmes rougissaient de sa réputation. (Note de l’auteur.)