Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/329

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vidus dont parle Defermont ; j’ignore les mesures que le représentant Esnuë-Lavallée a pu prendre contre eux ; mais je défie qu’on produise, comme Defermont l’a avancé, leur arrêt de mort signé de moi. Tout ce dont je me rappelle, c’est qu’ils furent guillotinés et conséquemment jugés avant ma nomination au généralat de l’armée de Brest. L’ordre dont parle Defermont, et qu’il aurait dû lire avec plus d’attention, est sans doute celui qui traduit par devant la commission militaire le général des Brigands de Talmont. Pour celui-la, je ne le désavoue pas, il est revêtu de ma signature.

De Talmont, se disant prince, fut pris les armes à la main et conduit devant le représentant du peuple et moi. Nous lui demandâmes ce qu’il prétendait faire dans la ci-devant Bretagne.

— J’en suis roi, nous répondit-il, et vous êtes les vrais brigands ; vous ferez bien de ne pas m’épargner, car la mort vous attend, si jamais les défenseurs de la Royauté et de la Religion parviennent à vous attraper.

Il fut envoyé par devant la commission militaire.

Je ne connais pas davantage le député Defermont ; sa dénonciation me prouve qu’il a des vengeances particulières à exercer et qu’il est peu