Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/356

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qu’il était, comme moi, capitaine rapporteur d’une commission militaire et que, sous ce rapport, nous nous étions trouvés plusieurs fois ensemble. Rossignol, particulièrement, le questionna beaucoup sur l’espèce d’insurrection et d’insubordination qui régnait alors dans ce corps, je veux dire la Légion de police. Lonlay en parut très affecté ; il dit même : Ce que je ne conçois pas, c’est que non seulement le frein de la discipline est totalement rompu parmi nos soldats, c’est qu’ils ont des assignats à foison ; on ne sait d’où cela leur vient : ils ne font que boire ; une infinité de bourgeois se faufilent parmi eux, et nos soldats n’ont plus ni respect, ni obéissance, ni rien envers nous. » Ceci fit bien plaisir au général Rossignol. — Mais croyez-vous, dit-il, que vos soldats aient tort ? Croyez-vous qu’ils n’ont pas raison et que, sous un gouvernement tyrannique, on doive réellement obéir é des chefs qui ne sont que des machines ? Lonlay fut surpris de me voir avec des hommes qui parlaient de la sorte.

« Il existait des difficultés entre les ex-conventionnels et le parti Babeuf. Darthé disait à ce sujet : Dans mon opinion, quant à moi, je n’y regarde pas de si près. Si Babeuf et les autres étaient de mon avis, on promettrait tout, on