Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/366

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connu, parlâtes en ma faveur et obtîntes du gouvernement de quoi me faire exister. Je sais plus que personne que ce qui m’avait été accordé va peut-être m’être ravi, j’aurais besoin d’être entendu de vous un seul instant, j’espère que vous ne me refuserez pas une audience, et certes je n’abuserai pas de vos instants.

Salut et respect,
Rossignol.
3 Messidor an VI (20 juin 1798).


Citoyens Directeurs,

Privé depuis plusieurs mois des secours que vous aviez bien voulu m’accorder après la mémorable journée du 18 Fructidor, et obligé de refuser successivement une mission de propagandiste à Rome, que je n’étais pas en état de remplir, et une place d’agent forestier dont le modique traitement de 500 francs n’aurait pu me faire exister avec ma famille, je me trouve réduit à vendre le peu d’effets qui me restent pour vivre et par conséquent à la veille d’éprouver les horreurs du besoin le plus absolu.

Pressé d’une part par ces terribles circonstances et, de l’autre, par le désir que j’ai déjà eu l’honneur de vous manifester de m’éloigner de Paris, permettez-moi, citoyens Directeurs, de vous réitérer (ma demande de) retraite ou d’un emploi analogue à mes connaissances qui, en me fournissant l’occasion de vous prouver mon