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LA DÉPORTATION ET LA MORT DE ROSSIGNOL[1]

Le 3 nivôse au IX, l’explosion de la rue Nicaise eut lieu au moment où le premier Consul passait. Cinq minutes après cette explosion, on cria dans Paris une foule de libelles ou pamphlets dans lesquels on imputait aux républicains, sous le nom banal de jacobins, la scélérate tentative qui venait d’être faite. On fit crier toute la nuit par des

  1. Le récit que nous publions utilise un précieux mémoire inédit conservé aux archives coloniales (Mémoire pour les 28 malheureux, reste de 71 citoyens français mis en surveillance spéciale à Mahé, principale d’îles Seychelles, etc.) en négligeant ce qui ne rentre pas dans le cours des événements auxquels Rossignol participa. Ce mémoire signé de 24 déportés avait été signalé déjà et cité par M. Jean Destrem dans son livre sur les déportations du Consulat et de l’Empire (Paris, 1885).

    D’autre part, des passages choisis dans les souvenirs de Lefranc, l’un des proscrits qui accompagnèrent Rossignol à Anjouan et le témoin de sa mort (cf. les Infortunes de plusieurs victimes de la tyrannie de Napoléon Bonaparte… par l’une des deux seules victimes qui aient survécu à la déportation) avec les notes authentiques qui servirent à M. Fescourt pour la rédaction de son Histoire de la double conspiration de 1800 et de la déportation qui eut lieu dans la deuxième année du consulat, continuent cette narration exactc. (N. de l’É.)