Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/59

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seulement été dans son pays ; il se trouva à cette époque qu’il commandait le régiment, dont il eut quelque temps après le cordon rouge.

On portait plainte de temps en temps contre notre compagnie, et malgré l’ordre sévère de temps en temps l’on se battait. Je reçus dans un seul jour trois coups au bras d’un maître des grenadiers. Je ne voulais pas aller à l’hôpital. J’avais alors un sergent dans la compagnie qui m’estimait beaucoup ; il me pansait mon bras qui était devenu enflé ; il allait sur le rempart pour chercher des ronces et il en faisait lui-même des cataplasmes. Enfin, en quinze jours, je fus guéri.

Nous partîmes de cette garnison au bout de dix-huit mois. C’était une bonne garnison pour la troupe, tous les soldats y travaillaient. Les moindres journées étaient alors de trois livres.

Je n’ai jamais eu de goût tant que j’ai été au service pour tous ces genres de travaux : je n’aimais que les armes, et je suis resté près de quatre années au régiment sans aller en prison, pas même à la salle disciplinée.

Nous partîmes du Havre dans le mois de février (vieux style). Nous fîmes plusieurs petites garnisons, les unes de deux mois, les autres de trois, et nous reçûmes l’ordre pour aller au camp de