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CHAPITRE VII


En route pour Longwy. — Soldats contrebandiers. — Le souper de Verneuil. — Huit jours à Paris. — La prison en route. — Repas fraternels. — Une lettre des grenadiers de la Sarre. — Les usages du régiment. — Encore les petites questions. — Mon congé absolu.


L’ordre nous vint de rejoindre notre premier bataillon et nous nous mîmes en route pour Longwy, où il était en garnison.

En partant de Morlaix, je n’avais pas d’argent ; je fus trouver mon capitaine pour qu’il m’avançât sur ma masse : j’y avais 36 fr. et l’ordonnance n’était que de 15 fr. Malgré mes réclamations, qui étaient justes, je ne pus rien obtenir de lui.

Je fus contraint de faire la contrebande du sel avec d’autres soldats. Nous fûmes assez heureux et, y ayant trouvé intérêt, nous fîmes une seconde expédition avec des chevaux que les bourgeois de Mortagne nous avaient prêtés, à condition que sur trois chevaux, il y en aurait un chargé à leur profit, ce que nous avions accepté. Mais nous fûmes vendus et les gabelous vinrent pour nous arrêter.