Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/94

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Le lendemain, il y eut un assaut entre les maîtres des chasseurs, moi, et les bons écoliers qui étaient dans notre détachement. Tout se passa le mieux du monde jusqu’au soir où les grenadiers vinrent me demander de faire assaut avec eux. Les chasseurs de la Sarre étaient en dispute avec leurs grenadiers, de sorte qu’ils s’y opposèrent fortement : je fus donc obligé de refuser, et ceux-ci en tirèrent vengeance, comme on va le voir par la suite.

J’arrivai prisonnier à Longwy jusqu’à la ville basse et l’on me mit en liberté pour entrer dans la garnison. Il y eut des repas fraternels entre ceux qui arrivaient et ceux qui y étaient. Cela dura pendant quatre jours.

Je n’avais plus que deux mois à faire pour mon congé absolu. Le major d’Allons, dont j’aurai occasion de parler dans la révolution du 10 août, avait reçu une lettre que les grenadiers de la Sarre avaient écrite au premier maître des grenadiers de Royal-Roussillon. Ce maître d’armes, après en avoir fait lecture à la compagnie de grenadiers, la porta au major qui me fit appeler. J’y fus : il me fit lecture de la lettre ; elle était à peu près conçue ainsi :