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LA PROPHÉTIE DE GWENC’HLAN


Des chevaux marins l’entourent, aussi pressés que l’herbe au bord de l’étang.
— Tiens bon ! tiens bon ! cheval de mer ; frappe-le à la tête ; frappe fort, frappe !
Les pieds nus glissent dans le sang ! Plus fort encore ! frappe donc ! plus fort encore !
Je vois le sang comme un ruisseau ! Frappe fort ! frappe donc ! plus fort encore !
Je vois le sang lui monter au genou ! Je vois le sang comme une mare !
Plus fort encore ! frappe donc ! plus fort encore ! Tu te reposeras demain.
Frappe fort ! frappe fort, cheval de mer ! Frappe-le à la tête ! frappe fort ! frappe ! —

III


Comme j’étais doucement endormi dans ma tombe froide, j’entendis l’aigle appeler au milieu de la nuit.
Il appelait ses aiglons et tous les oiseaux du ciel,
Et il leur disait en les appelant :
— Levez-vous vite sur vos deux ailes !
Ce n’est pas de la chair pourrie de chiens ou de brebis; c’est de la chair chrétienne qu’il nous faut ! —