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IX

LA PESTE D’ELLIANT

— DIALECTE DE CORNOUAILLE —




ARGUMENT

La peste qui désola toute l’Europe au sixième siècle fit de grands ravages en Armorique : ceux qui en étaient frappés perdaient les cheveux, les dents et la vue, jaunissaient, languissaient et ne tardaient pas à mourir. Il y eut des cantons de la Bretagne armoricaine dont la population fut emportée tout entière. La paroisse d’Elliant, en Cornouaille, fut de ce nombre. Le pays voisin, et celui de Tourc’h en particulier, dut aux prières d’un solitaire nommé Ratian, qui y habitait, le bonheur d’être préservé du fléau. C’est ce que nous apprend l’auteur de la vie de saint Gwénnolé, écrite à cette époque et abrégée au neuvième siècle par Gurdestin, abbé de Landévenek.




Entre Langolen et le Faouet, habite un saint Barde, qu’on appelle Père Rasian ;

Il a dit aux hommes du Faouet : Faites célébrer chaque mois une messe, une messe dans votre église.

La peste est partie d Elliant, mais non pas sans fournée : elle emporte sept mille cent âmes !

En vérité, la Mort est descendue dans le pays d’Elliant, tout le monde a péri, hormis deux personnes,