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JOURNAL

le ministère des Beaux-Arts… Je rêve toujours de me faire un salon plein de gens célèbres… Vendredi 6 janvier.

humbles, élève l’âme et fait qu’on a quelque chose de plus que ceux qui ne sont pas de la sublime confrérie. L’art, même chez les plus Mercredi 14 janvier.

demain, veille de notre jour de l’an ; il y a huitjours que cela est en train ; on a envoyéplus de deux cent cinquante invitations, car on en a demandé beaucoup, beaucoup parmi nos amis. Comme personne ne reçoit encore, c’est un événement, et je crois bien que nous aurons du monde très chic ; bref, ce sera très bien. Étincelle dit un mot dans son carnet du Figaro, en l’accompagnant d’un dithyrambe en l’honneur de Mle Marie, jolie, peintre, etc., etc. Du reste, elle est charmante, elle n’aurait rien écrit, que je lui trouverais encore la plus charmante des laideurs ; elle est plus séduisante que cinquante jolies femmes, et puis, marquée de ce je ne sais quoi de parisien, de personnalité connue. Remarquez bien ce que je dis, car c’est très insaisissable ; tous les gens en vue, célèbres, qu’ils soient femme ou homme, vieux ou jeune, ont tous une certaine nole dans la voix, un certain air quí est le même chez tous, et que j’appellerai l’air de famille de la notoriété. Nous aurons les deux Coquelin. Coquelin aîné, l’ami de Léon, est venu hier voir les salons et s’entendre sur le choix des pièces. G. était là et il m’ennuyait avec ses airs connaisseurs ; encore un peu, et il donnait des conseils à Coquelin, qui est très agréable, passant

instant cet embarras que bien des gens ressentent en face d’un étranger qui est quelqu’un. Nous donnons une soirée soit dit en

bon garçon et ne vous fait pas éprouver un