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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

DE MARIE BAŞHKIRTSEFF. 349

villa Géry est tout ce qu’il faut, et en pleine campagne, et à dix minutes seulement de la promenade des Anglais : — une terrasse, des jardins, une grande maison confortable.

Nous trouvons tout préparé et le gérant, M. Pécoux, avec des bouquets.

J’ai fait ce soir une course en tramway qui m’a enchantée ; c’est la gaieté française mélangée d’Italie, moins le genre canaille de Paris. Comme je l’écris à Julian, c’est aussi commode que Paris, aussi pittoresque que Grenade ; à cinq mètres de la promenade des Anglais, on trouve des costumes, des guenilles, des types, et tout cela est d’un ton ! Pourquoi aller en Espagnė ! O Nice ! O Midi, Méditerranée ! 0 mon pays aimé, qui m’a tant fait souffrir ! 0 mes premières joies et mes plus gros chagrins ! O mon enfance, mes ambitions, mes gråces !

J’aurai beau faire, ce sera toujours là le commencement de tout, et, à côté des souffrances qui ont noirci mes quinze ans, il y aura toujours les souvenirs de la première jeunesse, qui sont comme les plus belles fleurs de la vie.

Je suis cuite. Mardi 7 février.

une dizaine de lignes des plus flatteuses à M• Breslau. Ce n’est du reste pas ma faute. On fait comme on est doué. Elle est uniquement à son art ; moi, je m’invente des robes, je réve à des draperies, à des corsages, à des revanches dans la société niçoise ; je ne veux pas dire que j’aurais son talent si je faisais comme elle ; elle suit son naturel, moi le mien. Mais j’en ai les bras coupés. puissance, au point de vouloir y renoncer à tout jamais. — Julian disait que j’en ferais autant si je voulais. Wolff consacre

C’est que je sens mon im1, B. — I.

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