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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

J’étais aussi bien que je puis Dimanche 8 juin.

l’être et que je l’ai jamais été. La robe faisait un eftet ravissant.

Rome. — Et la figure refleurie comme à Nice ou à Les gens qui me voient tous les jours en sont restés la bouche ouverte.

Nous sommes arrivées un peu tard, madame Fridericks n’était pas auprès de l’ambåssadrice avec laquelle maman échange quelques mots. Je suis très tranquille et très à mon aise… Pas mal de connaissances, madame d’A….. que je rencontre chez les Gavini, et qui ne me saluait pas, me salue très gracieusement. Je prends le bras de Gavini qui fait bien avec ses cordons et ses plaques ; il me présente Menabrea, le ministre d’Italie, nous causons art. Puis M. de Lesseps me raconte une longue histoire de nourrices et d’enfants et d’actions de Suez. Nous restons avec lui assez longtemps. Chevreau me donnait le bras. Pour ce qui est des autres, chargés d’affaires, attachés au secrétaire, je les abandonne pour les vieillards couverts de plaques.

Un peu plus tard, ayant dûment sacrifié à la gloriole, je cause avec tout ce qu’il y avait là de peintres ; ils se sont fait présenter, très curieux de moi. Mais j’étais si jolie et si bien mise qu’ils seront convaineus que je ne fais pas mes tableaux toute seule. Ce sont Cheremelieff, Lehmann, un homme âgé très sympathique, certain talent, et enfin Edelfeldt, du talent. — Beau garçon assez vulgaire, Finlandais russe. En somme, c’était très bien. Voyez-vous, le principal c’est d’étre jolie. Tout est là.

Mardi 10 juin. sant la rue ! Les physionomies des gens, les particula— Mon Dieu que c’est donc intéres-